Le régime juridique applicable à La Réunion relève des Départements et Régions d’outremer. Depuis cette réforme constitutionnelle, l’acronyme DOM-TOM n’a plus de valeur juridique. Désormais, les DOM sont devenus des DROM (Départements et Régions d’outre-mer) régis par l’article 73 de la Constitution et les TOM (Territoires d’outre-mer) ont laissé la place à une catégorie hybride de COM (Collectivités d’outre-mer).
Depuis la loi de départementalisation du 19 mars 1946, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et La Réunion sont des départements français. Avec la loi du 31 décembre 1982, ces quatre départements deviennent également des Régions, mais à la différence de leurs homologues métropolitains, leur assise territoriale est monodépartementale et leurs compétences sont étendues, notamment en matière de finances publiques locales.
La Région détermine ainsi l’assiette, le taux, les exonérations et la répartition de l’octroi de mer. Les conseils régionaux bénéficient, en outre, des avis d’une institution spécifique : le comité de la culture, de l’éducation et de l’environnement.
La réforme constitutionnelle du 28 mars 2003 a confirmé ce double ancrage institutionnel, en créant la dénomination : « Départements et Régions d’outre-mer » (DROM). Au même titre que les collectivités métropolitaines, les collectivités des DROM ont bénéficié du transfert de nouvelles compétences et de moyens de l’État, depuis le 1er janvier 2005* (Suite à la loi du 13 août 2004). Les collectivités interviennent depuis cette loi dans les domaines suivants : développement économique, voirie, solidarité, santé, logement social, éducation et culture. La coordination de certains domaines est dévolue à une collectivité particulière : le Département définit et met en oeuvre la politique d’action sociale, alors que la Région est coordinatrice du développement économique. La formation professionnelle est quant à elle entièrement transférée aux Régions.
La Constitution prévoit désormais pour les DROM, la possibilité de créer une collectivité unique se substituant au Département et à la Région, ou une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités, sous réserve du consentement des électeurs inscrits dans le ressort des collectivités.
L’instauration de cette collectivité unique a été proposée aux électeurs de la Guadeloupe et de la Martinique, qui l’ont refusée (respectivement à 72,98 % et 50,48 %) lors du référendum du 7 décembre 20031. Par ailleurs, la loi d’orientation pour l’Outre-mer du 13 décembre 2000 autorise la création dans les DFA (Départements Français d’Amérique) d’un congrès des élus (départementaux et régionaux) qui délibérerait des propositions relatives soit à une évolution institutionnelle, soit à de nouveaux transferts de compétences.
Dans le cadre des États généraux de l’Outre-mer tenus en 2009, et suite au souhait des élus locaux, le Président de la République a décidé de consulter les populations de Martinique et de Guyane sur leur évolution institutionnelle. Les choix arrêtés lors des référendums des 10 et 24 janvier 2010, c’est-à-dire le rejet de l’autonomie institutionnelle de ces départements, mais l’approbation de la rationalisation des structures administratives locales, ont été entérinés par la loi du 27 juillet 2011.
Les départements et régions d’outre-mer sont régis par le principe de l’identité législative.
Néanmoins, des adaptations aux lois et règlements qui prévalent en France métropolitaine sont autorisées dès lors qu’elles sont motivées par « les caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités ». Ceci constitue une innovation par rapport au cadre constitutionnel antérieur à 2003 qui obligeait à un quasi-mimétisme institutionnel avec les collectivités métropolitaines.
Trois grands domaines sont aujourd’hui concernés par un droit spécifique :
Afin de favoriser l’intégration régionale des DROM, les lois spécifiques à l’Outre-mer dotent les conseils généraux et régionaux d’attributions légales en matière de négociation et de signature d’accords régionaux au nom de la République avec les États ou les organismes régionaux voisins. En outre, les DROM peuvent, avec l’accord des autorités de la République, être membres associés de certains organismes régionaux