Le réseau routier de La Réunion est l'unique infrastructure permettant le transport de voyageurs et de marchandises à l'intérieur de l'île. Son organisation est marquée par la topographie chaotique de l'île ayant conduit à une urbanisation littorale qu'elle dessert en priorité. Historiquement, un train faisait office de colonne vertébrale pour les transports, mais il a progressivement été supprimé. Avec la congestion chronique des routes littorales, un projet de tram-train semble inéluctable.
Pour décongestionner un trafic routier saturé de 60 000 voitures/jour et sécuriser cette route en corniche régulièrement affectée par les éboulis de la falaise ou des intempéries qui obligent à des basculements de circulation, la Région Réunion a lancé le chantier de la Nouvelle Route du Littoral en décembre 2013, sous la première mandature du président Didier Robert. Le projet est titanesque. Il s’agit de construire un axe routier long de 12,5 km dont la moitié serait posé sur un viaduc maritime, le plus long de France.
L’édifice accueillera une 2X2 voies, une voie pour un futur transport en commun en site propre (TCSP)ainsi qu’une piste cyclable. À ce projet d’infrastructure gigantesque, s’impose le défi supplémentaire d’édifier une structure capable de résister aux assauts de la houle et des cyclones.
En 2010, le projet de la Nouvelle Route du Littoral intervient dans un contexte économique difficile. La crise de 2008 fragilise fortement le secteur du BTP à la Réunion. Le secteur avait perdu près de 10 000 emplois en deux ans, et avait vu son chiffre d’affaires annuel chuter de 30%. Sauver l’économie du BTP par le chantier de la NRL, un argument que Didier Robert n’a pas manqué d’avancer.
« Au-delà de sa finalité première qui est d’offrir à la population un axe de circulation sécurisé entre Saint-Denis et La Possession, le chantier NRL apporte une bouffée d’oxygène à l’économie locale, et d’abord au secteur du BTP qui a subi la plus grave crise de son histoire depuis 2008. La majeure partie des travaux du chantier NRL sont réalisés par des entreprises locales » (Président de Région Didier Robert)
La politique économique de la Région Réunion depuis 2010 reste centrée sur l’aide aux entreprises et sur la réalisation des grands chantiers réunionnais pour rééquilibrer l’aménagement du territoire, tout en nourrissant les carnets de commandes des entreprises locales, et par là l’emploi. Les deux principales tranches du chantier de la NRL ont été confiées aux groupements Vinci/Bouygues et GTOI (Colas, filiale de Bouygues) /SBTPC, pour un montant de 1,2 milliard d’euros. En troisième position, on retrouve le groupe Eiffage qui a obtenu l’appel d’offres pour le Viaduc de la Grande Chaloupe.
C’est l’ensemble de l’économie réunionnaise qui profitera sur le long terme de la Nouvelle Route du Littoral. Cette infrastructure sécurisée facilitera la liaison ouest-nord-est de l’île et ainsi réduira le temps de transports (marchandises et hommes) entre ces deux parties de l’île. A l’image de ce qui s’est passé pour la Route des Tamarins (qui a diminué le coût de transport par 3 entre le Nord et le Sud) la NRL est une infrastructure qui jouera favorablement sur la productivité des entreprises (réduction des coûts de transport, extension des marchés et donc du chiffre d’affaire).
Cette refondation urbaine est une condition nécessaire pour projeter La Réunion dans le 21eme siècle et dans l’ère mondialisée qui concernera prochainement le continent africain (4eme territoire de mondialisation). Pensons que d’ici 25 ans, pas moins de 6 villes de la côte Est africaine seront des mégapoles de 20 millions d’habitants.
Le réseau routier de La Réunion est géré, selon le type de voie, par le conseil départemental, le conseil régional et les communes.