L’élimination des déchets médicaux représente à la fois des enjeux tant sanitaires que des préoccupations environnementales, certains étant recyclables, d’autres non. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 85% des déchets liés aux soins de santé sont comparables aux ordures ménagères et ne sont pas dangereux. Mais les 15% restants sont considérés comme dangereux et peuvent être infectieux, chimiques ou radioactifs.
L’hôpital des Enfants de Saint-Denis, comme tout établissement de santé, a l’obligation de s’inscrire dans une démarche de développement durable, en répondant à certains critères de certification listes par la Haute Autorité de Santé, depuis déjà dix ans.
Dans la réalité et de manière pragmatique, cela se traduit par exemple par l’installation de systèmes d’éclairage LED dans tout le bâtiment et ses extérieurs, accouplé à l’extinction systématique des lumières dans les espaces non utilisés. Pour l’extérieur, c’est le minimum réglementaire afin d’assurer l’accessibilité et la sécurité des patients ainsi que des visiteurs. L’objectif est ainsi de garantir une qualité des soins tout en pensant à la réduction des consommations énergétiques. Pour cela, l’hôpital des Enfants a également optimisé l’aération de ses salles de soins et leur climatisation, qui reste le poste le plus coûteux. Le DASRI (Déchet d’Activité de Soins à Risques Infectieux) demeure à l’heure actuelle la grande problématique des hôpitaux. Pour l’établissement, ce ne sont pas moins de 5 tonnes de déchets par an, 8 si l’on prend en compte l’EHPAD attenant et la Maison d’Accueil Spécialisée. Le déchet a un coût non négligeable pour l’hôpital, 1,60€ le kilogramme à évacuer, ce qui fait plus 7 000 euros dans le budget de l’établissement.
Le CHU Sud de La Réunion, comme de nombreux établissements de santé dont les services sont extrêmement énergivores et producteurs de déchets, a décidé de mettre en place des initiatives pour réduire son empreinte climatique et participer au développement durable. Le CHU Sud fait depuis quelques temps l’objet d’une démarche de modernisation de ses structures qui datent pour la plupart de plus de 40 ans, afin d’améliorer l’offre de soins et la prise en charge des patients. Le CHU Sud de La Réunion a aussi décidé de mettre en place des initiatives pour réduire son empreinte climatique et participer au développement durable.
Pour ce faire, des travaux de rénovations en cours vont y incorporer des systèmes inédits et moins énergivores. Le CHU a par exemple renouvelé son parc d’éclairage extérieur. Le nouveau système intègre à la fois la variation de l’éclairage et la détection de présence. Ce nouvel éclairage LED, livre en Novembre 2017, aura demandé un investissement de 1,4 millions d’euros. Au travers de ces technologies, il s’agit de diminuer la consommation électrique de l’ordre de 40% tout en augmentant le nombre de points lumineux afin d’être en adéquation avec les dernières réglementations. En termes d’économie, c’est très important, quand on sait que la facture EDF du CHU Sud avoisine les 3 millions d’euros par an et représente 1% de la consommation locale.
L’innovation durable la plus attendu par le CHU Sud, notamment en terme de retour sur investissement, concerne le SWAC (Sea Water Air Conditionning, c’est-à-dire un système de climatisation par utilisation des eaux de mers). Le CHU Sud est encore en phase de réflexion sur ce projet. Ce dernier devrait voir le jour d’ici 2021, en même temps que le nouveau bâtiment de l’hôpital de Saint-Pierre. En termes de coût, il est prévu que le SWAC coûte 10% moins cher qu’une installation classique sans compter l’économie sur la facture électrique. Ce projet a pour ambition de couvrir 80% des besoins en froid. C’est une opération innovante qui coûte cher et suppose des accompagnements non négligeable (FEDER, ADEME, Commission de Régulation des Energies et EDF). Autant de petites choses qui, mises bout à bout, permettent une petite révolution pour d’importantes économies dans ces institutions acculées par les réductions budgétaires.