Consciente des enjeux que représentent la filière, l’Europe a fixé dans la directive cadre déchet l’objectif de 70% de valorisation des déchets du BTP à l’horizon 2020. A La Réunion, c’est la CERBTP (Cellule Economique Régional du BTP) qui a pour mission de communiquer, sensibiliser et agir auprès des professionnels sur cette problématique.
La CERBTP intervient auprès des professionnels du secteur afin de les sensibiliser à la question du traitement des déchets de chantier, et ce, depuis 2004. Car la question des déchets dans le BTP est un véritable casse-tête d’autant plus que ceux-ci représentent 70% des 345 millions de tonnes de déchets produits en France tous les ans. L’essentiel de ces déchets est minéral et inerte (béton, verre, terre, pierres et cailloux). Ils ne représentent donc pas de risque de pollution, mais la présence de dépôts sauvages reste encore manifeste et constitue une pollution visuelle.
Néanmoins, ce type de déchets est un gisement potentiel de matières premières à valoriser. A La Réunion, le gisement de ces déchets du BTP est estimé à 5 millions de tonnes, dont seules 2 tonnes potentiellement capable à l’heure actuelle. Aujourd’hui, ce coût « environnement » est souvent minimisé ou non pris en compte lors de la rédaction des documents de marchés. Cette clause environnementale peut coûter très cher si elle n’est pas prise en compte, de trois à dix fois le coût initialement prévu.
Les enjeux de la gestion des déchets du BTP s’entendent à la fois sous l’angle de la préservation de l’environnement, mais aussi par le gain de compétitivité pour les entreprises du secteur. L’utilisation de ces matières (les pneumatiques, les gravats et les agrégats d’enrobes) permet d’économiser des ressources épuisables issues de carrières et limiter les impacts environnementaux qui y sont liés. A l’heure actuelle, à La Réunion, il existe trois sociétés de tri et recyclage des déchets du BTP : Sud Traitement Service à Saint-Pierre, VALORUN a Saint-Paul et VALOREST a Bras-Panon.