lES ENERGIES RENOUVELABLES à LA RÉUNION

 

Les énergies renouvelables représentent 36%  de l’électricité de La Réunion, la bagasse alimente 1 foyer sur 10 en électricité et La Réunion est la 3e  région de France pour la production photovoltaïque. De nouvelles utilisations telles que la climatisation par eau de mer, la géothermie ou l'énergie de la houle font partie des grands projets de l'île.

 

 

 

En 2015, 36% de l’électricité produite à la Réunion a été générée à partir d’énergies renouvelables, et presque 10% à partir des seules sources dites « intermittentes » (solaire photovoltaïque et éolien). Parmi les énergies renouvelables, l’hydroélectricité apporte la contribution la plus importante (17,2% de la production électrique), notamment grâce aux barrages de la rivière de l’Est et de Takamaka, et cette source d’énergie permet de satisfaire les pics de consommation et de compenser elle aussi les variations des productions intermittentes. La bagasse génère 9,3% de l’électricité locale, et permet donc d’alimenter en électricité près d’un foyer réunionnais dix. Le parc solaire photovoltaïque, dont la capacité installée a augmenté de 44% entre 2011 et 2015, fournit désormais près de 8,5% de la production électrique de l’île. La puissance photovoltaïque installée au 31/12/2015 est de 221,2 Wc par habitant, ce qui place La Réunion à la 3ème position des régions françaises. Concernant le solaire thermique (individuels et collectifs) plus de 141 000 chauffe-eaux solaires individuels ont été installé sur l’île depuis la fin des années 90, et le secteur continue sa croissance avec 22 260 m2 de capteurs solaires individuels posés en 2015. La part de l’éolien reste en revanche modeste et stable par rapport à 2014 dû aux conditions climatiques.

 

L’usine de Bois Rouge et la bagasse

 

Situé sur la commune de Sainte-André, l'usine  est une des toutes premières de La Réunion puisqu’elle a été créée en 1817. Au fil des décennies, elle a évolué jusqu’à être aujourd’hui l’un des deux pôles industriels majeurs de l’île, en assurant le traitement de l’ensemble des cannes récoltées sur la côte Est de Saint-Denis à Sainte-Rose, ce qui représente environ 1 000 000 de tonnes de cannes par campagne et 100 000 tonnes de sucres produits (sucre roux et blanc raffinés, sucres spéciaux). En 1991, l’usine s’est équipée d’une solution originale de centrale thermique mixte bi-combustible (bagasse/charbon) et bi-énergie (électricité/vapeur) permettant notamment de valoriser la bagasse et de produire de l’électricité. Sa puissance de production est de 100 MW. Avec la deuxième usine sucrière du Gol dans le Sud, qui dispose du même dispositif, la puissance de production issus du traitement de la bagasse est de 210 MW, ce qui représente l’alimentation en électricité de presque 1 foyer sur 10 à La Réunion.

 

La bagasse est un résidu (fibre) de la canne à sucre. Lorsque la canne est broyée, il en ressort 70% de jus (qui par différents traitements formeront les sucres et les rhums) et 30% de fibres : la bagasse. Cette bagasse est incinérée dans des chaudières (à 1300 – 1400 °C) et permet le passage de l’eau liquide à l’état de vapeur, qui va elle-même alimenter un turbo alternateur, et produire de l’électricité. L’usine de Bois Rouge absorbe l’intégralité de la bagasse issue du traitement de la canne et alimente en vapeur l’usine sucrière, en échange de quoi la sucrerie fournit à l’usine électrique la bagasse. La fluctuation d’une année à une autre de la part de la bagasse dans la production électrique dépend essentiellement de la qualité de la campagne sucrière qui s’étale de juin à décembre.

 

Le potentiel de l'énergie de la mer

 

Par ailleurs, l’utilisation des énergies de la mer, notamment la houle et la géothermie, font partie des grands projets de demain car elles disposent d’avantages financiers et écologiques majeurs : stabilité et gratuité de la ressource, « fonctionnement » permanent, etc. Le projet de site de climatisation marine urbaine « Clim Abyss », qui repose sur la technologie SWAC pour « Sea Water Air Conditioning » (climatisation par eau de mer), prévoit de rafraîchir un ensemble de 54 bâtiments (université, aéroport, centres commerciaux…), s’étendant sur une boucle fermée de 46 km entre les communes de Saint-Denis et Sainte-Marie, grâce à de l’eau de mer puisée au large à plus de 1.000 mètres de profondeur, là où sa température est de 6,2 °C toute l’année. Il développera initialement une puissance de 30 MWfroid à la fin de sa première phase, mais il est envisagé que cette puissance puisse être portée à 40 MWfroid dans un deuxième temps. Autre projet à l’étude, l’énergie thermique des mers (EMT) dont le principe consiste à générer de l’électricité en utilisant les différences de températures des eaux de l’océan.