Même si La Réunion est encore aujourd’hui « pétrodépendante » et importe une part importante de son énergie, l’île dispose de formidables ressources d’énergies renouvelables qui lui permettraient d’atteindre à terme l’autosuffisance énergétique.
L’île de La Réunion vit sous le régime d’une économie carbonée « pétrodépendante », et importe par conséquent des énergies fossiles (produit pétrolier, charbon, gaz butane) pour répondre aux besoins énergétiques croissants de l’île. Les produits pétroliers représentent 65% des produits fossiles importés, le charbon 33% et le gaz butane 2%. L’ensemble de ces hydrocarbures, importés par voie maritime, arrivent sur le seul site du Grand Port, ce qui en fait un lieu hautement stratégique pour l’île. Avec un taux de dépendance énergétique de 86,1% en 2015, La Réunion compte de nombreuses initiatives pour aller vers un maximum d'indépendance énergétique.
En 2016, la production électrique à La Réunion provient à 66% des énergies primaires fossiles (pétrole et charbon) et à 34% des énergies renouvelables, en légère augmentation sur la production hydraulique, le biogaz, le photovoltaïque et la bagasse. La production électrique livrée sur le réseau est de 2 943,6 GWh. La production électrique a légèrement augmenté en 2016, conséquence d’une année chaude, mais la tendance observée depuis 2000 du ralentissement de la croissance de la production continue. Elle était en moyenne de 4,9% par an entre 2000 et 2007 contre 2,2% enre 2007 et 2015. L’année 2015 marque également une augmentation sensible (+10,7%) de la production à partir des EnR, qui a été compensée par une baisse du fioul et du gazole importés, qui assurent le rôle de variables d’ajustement de l’approvisionnement en électricité.
Le retard en matière de gestion des déchets et de l’eau potable devient une priorité, au titre de la protection de l’environnement, mais aussi de la santé publique. Des objectifs sont fixés et des investissements conséquents sont prévus : plan d’action pluriannuel « eau potable », création de nombreuses installations et d’actions pour réduire et valoriser les déchets (à titre d’illustration, un Réunionnais produit 97 kg d’encombrants contre 12 kg en France).
Le secteur « électricité, eau et environnement » participe à hauteur de 2,5 % à la création de richesse en 2011. Il représente 1,4 % des effectifs salariés en 2014. En 2015, le secteur représente 3,0 % du parc d’entreprises réunionnais et 0,4 % des créations d’entreprises.
La Réunion vise l’autonomie énergétique pour 2050, avec une étape à 40 % d’énergies renouvelables dans sa production d’électricité dès 2023, possible par la conjugaison des axes : maîtrise de la demande en énergie, appropriation et volonté collective, lutte contre la précarité énergétique, développement des énergies renouvelables – hydro-électricité, photovoltaïque, éolien, mais surtout biomasse : bagasse, canne fibre, bois énergie, déchets verts, effluents, etc. – et des moyens de stockage. Des scénarii ont ainsi été étudiés et modélisés (tendanciel, volontariste), et servent de base technique à la prospective du mix énergétique à La Réunion sur les 20 prochaines années (rapport PETREL).
Du fait de son climat et de sa façade maritime importante en tant qu'île, La Réunion dispose d'un potentiel important en ce qui concerne les énergie renouvelables. Le photovoltaïque s'est naturellement développé sur l'île avec la construction de parcs de panneaux solaires importants et le recours aux chauffe-eaux solaires. Mais on entend de plus en plus parler du potentiel considérable de l'énergie de la mer : la houle, la géothermie, les barrages. La technique du SWAC (Sea Water Air Conditioning), expérimentée aussi à l'Île Maurice permet aussi de climatiser des établissements, immeubles et logements grâce à la faible température des eaux profondes.