Hausse de 0,6 % du nombre de structures GBC
Malgré la situation actuelle, les statistiques de la Financial Services montrent qu’à fin août, on dénombrait 11 792 structures de GBC1 / GBC, ce qui représente une augmentation de 0,6 % par rapport à la même période en 2019, indique le Chief Executive, Dhanesswurnath Thakoor.
En outre, le taux de renouvellement des licences GBC pour cette année est de 89,29 %, ce qui est comparable aux taux de renouvellement des années précédentes.
Les efforts concertés des autorités, de la Financial Services Commission et de la Banque Centrale n’ont pas suffi pour obtenir du groupe d’action financière qu’il enlève Maurice de sa liste grise. Cet organisme intergouvernemental est bien décidé à ne pas brûler les étapes ou coup. Dès ce 1er octobre, notre juridiction rejoint des états comme les Bahamas, Myanmar ou encore Panama sur la liste des pays à risques élevés.
L’entrée en vigueur effective de Maurice sur la liste noire de l’Union européenne est un terrible coup, non seulement pour le secteur du global business, mais aussi pour une économie mauricienne amoindrie par la crise de Covid-19. Et qui, en ces moments où les vents contraires sont particulièrement violents, parvient à garder la tête hors de l’eau grâce à la robustesse de son secteur bancaire.
Tous les spécialistes s’accordent sur un point : la pire des choses qui pourrait nous arriver, c’est une crise financière. Quand on sait l’interconnexion entre le secteur bancaire et le global business, il ne reste qu’à espérer qu’on sortira au plus vite de cette liste infâme.
Créé au début des années 90, le centre financier mauricien est loin d’avoir l’expertise de la Suisse ou de Londres, qui compte plus de 200 ans de présence, mais il a quand même rapidement gagné en maturité et n’est plus cette juridiction offshore agissant comme un rubber stamp pour les investissements à destination de l’Inde.
Aujourd’hui, le secteur du global business contribue à pas moins de 15 000 emplois et représente environ 5,8 % du PIB. C’est la partie visible. Il y a également une partie invisible qui rend ce secteur tellement indispensable pour l’équilibre du système financier. Ainsi, à ce jour, les dépôts de la clientèle internationale comptent pour plus de 40 % des passifs des banques. Alors que les actifs sous gestion dans l’offshore représentent environ 50 fois le PIB, selon le Staff Report du FMI sur les Article IV datant d’avril 2019. Dans ce contexte, une perte éventuelle des activités découlant de l’inclusion de Maurice sur la liste noire affaiblira aussi le secteur bancaire.
Revenons à la genèse. Début mai, la Commission européenne annonce qu’elle place Maurice sur sa liste des États à risques élevés, en se basant sur la décision de Groupe d’action financière (GAFI), organisme créé par le G7 pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, d’inclure notre juridiction sur sa liste grise après avoir relevé cinq déficiences structurelles majeures. Onze autres pays sont épinglés par la Commission européenne : les Bahamas, la Barbade, le Botswana, le Cambodge, le Ghana, la Jamaïque, la Mongolie, Myanmar, le Nicaragua, le Panama et le Mozambique.
INCLUSION DE COURTE DURÉE ?
S’ensuivra une véritable course contre la montre de la part des autorités en vue de convaincre le GAFI, puis l’Union européenne de notre volonté d’adresser les défaillances relevées dans notre mécanisme de lutte contre le blanchiment d’argent. Dans cette optique, l’Anti-Money Laundering and Combatting of Terrorism Act sera adopté. La Financial Services Commission (FSC) multipliera les inspections auprès des sociétés de gestion. Alors que la Banque de Maurice durcira la ligne vis-à-vis des banques exposées aux risques de créances douteuses dans le segment B (international). De même, elle enclenchera les manœuvres pour la création d’un Central KYC Registry.
Mais voilà, le GAFI veut avancer pas à pas sur ce dossier. Le Joint Groupe Reviewers du GAFI, en fin de semaine dernière, fait part de ses premières observations au gouvernement. Il se dit satisfait que Maurice soit en train de démontrer sa volonté de combattre les pratiques fiscales dommageables en appliquant à la lettre le plan d’action du GAFI d’ici à janvier 2022.
Source: Business magazine