UN RITUEL ANNUEL
Organiser une fête de fin d’année relève plus d’une tradition que d’une nécessité. À Maurice, cette pratique devient un rituel annuel, souligne Hubert Gaspard, psychologue du travail. Dépendant de la capacité à dépenser et de la taille de chaque compagnie, ces rituels vont du simple déjeuner jusqu’à la grande fête avec dîner et spectacle.
«Ce rassemblement est le moment pour tous les collaborateurs de se retrouver autour d’un repas pour fêter l’année calendaire passée. Ces moments servent à resserrer les liens entre collègues, voire à récompenser certains. C’est aussi le moment pour le chef d’entreprise de s’adresser à son équipe et de passer certains messages importants s’il y a lieu. Ce moment de convivialité peut aider à créer une ambiance de rassemblement et d’encouragement. Certes, le but n’est pas d’avoir un retour sur investissement immédiat», observe Hubert Gaspard.
Se démarquer par l'innovation
LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE SONT ENTRÉES DANS LES MOEURS DU SECTEUR PRIVÉ
Les opérateurs s’efforcent d’innover au niveau de la demande pour satisfaire la clientèle. La différence se joue sur les plans de la conception et de la créativité. C’est dans cette optique qu’Impact Production investit massivement chaque année dans les nouvelles tendances audiovisuelles, les structures temporaires et la décoration. De son côté, le Maritim propose cette année un nouveau lieu d’événement, en l’occurrence, les Cascades de Balaclava. À ce propos, Madhavi Nuckchadee, précise que «c’est un lieu magnifique avec en toile de fond des ruines, banyans centenaires et en bruit de fond les cascades».
C’est un moment de communion entre les administrateurs et leurs collaborateurs. Les fêtes de fin d’année sont bien ancrées dans les mœurs à Maurice. C’est une manière de terminer l’année sur une bonne note. Et de remercier les employés pour le travail accompli durant l’année, que ce soit à travers des cadeaux ou l’élection des meilleurs employés de l’année.
Il s’avère que cette pratique est en hausse dans le pays. Selon les opérateurs engagés dans l’organisation de ce type d’évènement, outre les grandes entreprises, les PME suivent de plus en plus cette tendance. D’ailleurs, comme le souligne Madhavi Nuckchadee, Banqueting & Event Manager au Maritim Resort & Spa Mauritius, il y a une hausse croissante des réservations de la part des «entreprises de taille moyenne avec une cinquantaine d’employés. Nous organisons donc de plus en plus de fêtes de fin d’année avec un plus petit nombre de convives».
De manière générale, la demande pour les fêtes de fin d’année est en hausse, car l’on s’accorde à dire du côté des opérateurs que «c’est l’évènement de l’année qu’attendent les employés». Isabelle Permal, la Head of Sales de Sugar Beach, fait ressortir que «le nombre d’entreprises organisant des soirées en fin d’année est en hausse. Elles le font en guise de reconnaissance de l’excellent travail abattu par leurs collaborateurs tout au long de l’année». Ainsi, les opérateurs n’ont d’autre choix que de proposer une qualité de service irréprochable et, surtout, qui soit capable de répondre aux exigences des entreprises.
Dans la balance des choix, les entreprises recherchent des endroits adaptés et ce, en fonction du nombre d’employés. Les entreprises souhaitent, en effet, terminer l’année en beauté en rassemblant leurs collaborateurs autour d’un évènement d’exception. Toutefois, les demandes sont différentes. Engagée dans l’événementiel, Impact Production, qui dispose de 50 thèmes différents pour des évènements pouvant rassembler jusqu’à 1000 invités, propose des prestations pour des fêtes plus élaborées. Son directeur, Jean-Luc Manneback, observe que les entreprises recherchent non seulement le rapport qualité-prix, mais aussi des concepts originaux et créatifs. «Elles optent pour de nouveaux lieux surprenants et réclament une écoute de la part des prestataires», argue-t-il.
LE CHOIX DU LIEU PRIMORDIAL
À n’en point douter, le lieu choisi est indéniablement important. Julie Daruty, Communication Executive de VLH, constate que les entreprises privilégient «un bel endroit qui est tout aussi spacieux et qui propose également une restauration de qualité». Ainsi, certaines entreprises optent pour des concepts de cocktail dînatoire où les employés ont l’occasion de se mélanger et de côtoyer beaucoup plus de monde pendant la fête.
Ainsi, les endroits offrant des cadres authentiques sont largement sollicités pour l’organisation des fêtes de fin d’année. L’aventure du Sucre, qui organise ses évènements dans le restaurant Le Fangourin, qui est situé à quelques minutes du Jardin de Pamplemousses, n’est pas en reste. Sa directrice, Edwige Gufflet, précise que les réservations se font dès le mois de juin. «Ce cadre végétal est très prisé pour les réceptions, qu’il s’agisse d’un mariage, du lancement d’une marque ou d’un produit, ou encore des fêtes de fin d’année. Les clients reviennent car ils apprécient le charme champêtre du lieu», fait-elle ressortir.
Au Sugar Beach, les fêtes de fin d’année représentent environ 5 % du chiffre d’affaires. Tout en soutenant que la concurrence est extrêmement rude entre les hôtels proposant le service, Isabelle Permal précise que pour se distinguer, l’hôtel met à la disposition des entreprises différents lieux modernes et originaux ainsi que différentes formules adaptées. «Nous voulons faire de chaque soirée un moment unique et atypique», souligne Isabelle Permal.
À VLH, on se met également au diapason en misant sur les animations. «Des artistes se chargent des divertissements dans l’intendance du Château. Nous proposons également un écran géant sur la plage avec des ‘bean bags,’ soit un concept cosy pour une projection de film, ou encore un karaoké et un coin Shisha», indique Julie Daruty.
Qu’en est-il du budget des entreprises pour l’organisation des fêtes de fin d’année ? À VLH, l’on constate que celui-ci varie entre Rs 3000 et Rs 6000 par personne. Alors qu’au Maritim, l’on dépense un minimum de Rs 1490 par tête. Pour sa part, Isabelle Permal du Sugar Beach observe que «de nombreuses entreprises ont entamé des mesures de réduction de coûts incluant les fêtes de fin d’année. Et ce sont les employés qui sont les victimes de cette politique».
Les opérateurs s’accordent à dire que les perspectives sont bonnes pour cette année. Car ils ont des réservations depuis le mois de juin et de juillet. C’est de bon augure pour la suite alors que l’on approche graduellement la période des festivités.
SOURCE : BUSINESS MAGAZINE