Quand les gros donneurs d’ordre attirent à eux l’essentiel de la lumière, la reprise d’une PME industrielle semble relever du pari. Mais en y regardant de près, c’est en leur sein qu’on trouve les possibilités de transformation les plus importantes, le véritable engagement collectif et les meilleures conditions pour partir à la conquête du monde.
La crise de 2009 comme révélateur d’avenir
Généralement, c’est plutôt l’Allemagne qui est connue pour son approche vertueuse du développement des PME : les donneurs d’ordres sont clairement identifiés, leur stratégie est connue de leurs partenaires, et ils partagent collectivement les risques de l’innovation, des transformations et du développement. La crise de 2009 a également fortement marqué de nombreuses TPE et PME françaises qui, faute d’un marché favorable à la transmission, ont cessé d’investir, de former, d’aller de l’avant. Certaines d’entre elles sont de belles opportunités pour des repreneurs aptes à relever de nombreux défis. Pour beaucoup d’autres entreprises, la crise a révélé leur résilience et a ressoudé les équipes. Pour le repreneur qui aura défini avec soin son « ciblage » et osé confronter son projet dans l’un des nombreux groupes de repreneurs qui existent en France comme le propose le CRA, c’est l’aubaine formidable d’apporter sa propre valeur ajoutée à une équipe prête pour le rebond.
L’industrie au cœur de l’engagement pour les Hommes
Un autre « fruit » de la crise est la transformation, encore douce mais qui s’amplifie, d’une gouvernance d’entreprise à l’origine très égocentrée vers une gouvernance par les Hommes et pour les Hommes. Selon l’étude « Les entreprises à mission, Entreprises de demain ? » publiée par Prophil, Viavoice et HEC en avril 2018, 25% des entreprises en France réunissent, ou sont sur le point de réunir, les cinq critères d’identification des Entreprises à Mission. Les exigences RSE étaient encore il y a peu un catalogue de contraintes ; elles sont désormais une force de transformation vertueuse de l’entreprise pour ses parties prenantes (pour 73% des chefs d’entreprises interrogés) et pour ses clients (pour 83% d’entre eux). Dans une PME industrielle, cette nouvelle perspective permet d’intégrer chaque collaborateur au projet entrepreneurial du repreneur. Elle permet enfin de réconcilier l’enjeu économique du LBO avec les aspirations du collectif à servir une ambition partagée.
La province pour un cadre de vie serein et incuber ses ambitions
Non pas que le Jacobinisme ait disparu du modèle français, du moins a-t-il du plomb dans l’aile en ce qui concerne les aspirations des repreneurs industriels. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à trouver en province les ingrédients de entrepreneuriat heureux : cadre de vie plus sain et conditions économiques et loyers beaucoup plus favorables, mais aussi un vivier de collaborateurs motivés et des élus de terrain proches de leurs préoccupations. Reprendre une PME industrielle en province, c’est entrer dans la dynamique d’une région en croissance. Les grandes métropoles n’ont plus l’apanage de l’attractivité, ni les grands groupes celui du développement technologique. Les nouveaux atouts des villes moyennes ou petites tiennent dans la qualité des infrastructures, l’enseignement technologique, les pôles de compétitivité et la place du culturel. En développant sa spécificité et ses atouts, chaque région installe peu à peu sa renommée, attire les repreneurs et s’ouvre sur le monde.
Source: les echos
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