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Les Seychelles émettent des obligations « bleues » pour protéger les fonds marins

C'est la première fois qu'un Etat émet des titres destinés à financer des projets environnementaux liés à la mer. C’est par ce biais innovant que les Seychelles se sont engagées dans la protection de leurs fonds marins.

 

C'est une première pour un Etat. La République des Seychelles vient d'émettre des obligations « bleues », autrement dit un emprunt destiné à soutenir des projets liés à la mer. Cette levée de fonds de 15 millions de dollars doit aider le pays aux 115 îles à étendre ses aires marines protégées et à améliorer la gouvernance de ses pêcheries. La pêche est le deuxième secteur économique des Seychelles, après le tourisme et emploie 17% de la population. 

L'obligation, d'une maturité de 10 ans, a été  structurée par la Banque Mondiale qui apporte de soin côté une garantie partielle de 5 millions. Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) octroie, lui, un prêt préférentiel de 5 millions qui subventionne le paiement des coupons. 


 

Ce mécanisme permet d'abaisser le taux effectif de 6,5% à 2,8% pour les Seychelles et réduit le risque pris par les investisseurs. Les titres ont été émis en placement privé auprès de trois fonds américains dits « à impact » : Calvert Impact Capital, Nuveen et Prudential.

 

« Les menaces auxquelles sont confrontés les océans sont trop importantes pour laisser les Etats s'en occuper seuls. Le secteur privé - dans le cas présent, les investisseurs à « impact » -, peut jouer un rôle crucial dans le développement et la protection des ressources maritimes pour les futures générations », a commenté la responsable de l'Environnement et des Ressources Naturelles de  la Banque Mondiale.

Cette obligation « bleue » émise par les Seychelles vient compléter le dispositif innovant conclu en 2015 avec l'ONG « Nature Conservancy », qualifié de «debt for nature swap ». L'ONG a mobilisé des fonds permettant au pays de racheter sa dette à prix décoté auprès de ses  créanciers du Club de Paris. En échange, la République a pris des engagements pour la conservation de ses aires marines.

 

 

 

 

 

Source : Les Echos.fr