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La BPI France crée un fonds d'investissement pour soutenir l'internationalisation des PME familiales

Comment convaincre les entreprises françaises d'investir à l'étranger coûte que coûte ?

 

Cette question, la banque publique d'investissement a décidé de s'y atteler en créant un nouveau véhicule d'investissement chargé de  co-investir avec les entreprises françaises dans leurs cibles à l'international.

« C'est un véhicule qui pourra prendre une participation directement dans une co-entreprise à l'étranger ou dans l'entreprise achetée par une PME française. Il y a une demande de PME et d'ETI qui cherchent des partenaires solides pour grandir à l'international, certaines d'entre elles sont familiales et ne veulent pas ouvrir leur capital à des fonds d'investissement pour financer leur croissance », explique Guillaume Mortelier, qui dirige ce nouveau fonds de bpifrance doté de 200 millions d'euros.


Baptisé « Build-up International », celui-ci a été financé intégralement par le programme d'investissement d'avenir - cet héritage du « grand emprunt » mis en place par l'Etat pour financer des investissements innovants et la croissance des entreprises .

 

Un soutien qui se doit d’être assuré par le secteur public

Pour légitimer son intervention au-delà des frontières alors qu'en France les investissements étrangers financés par des fonds publics sont scrutés de près, bpifrance met en avant l'absence d'acteurs privés sur ce type de financements : « il n'y a pas d'acteurs privés qui font ce que l'on fait. Ce segment est risqué et inconfortable. En tant qu'acteur public nous avions donc une légitimité à agir », fait encore valoir Guillaume Mortelier. Ceux qui ont déjà approché le dispositif dans sa phase de test approuvent : « Nous sommes une société familiale et nous vivons actuellement une transmission d'une génération à une autre. Ce n'était pas le moment d'ouvrir notre capital, mais nous souhaitions financer une acquisition importante en Espagne », explique Antoine Potez, qui dirige le groupe landais aéronautique Potez fondé par son arrière-grand-père. Envisagé aux côtés de bpifrance, le projet d'acquisition de la société landaise n'a pour l'instant pas abouti.

 

Bpifrance espère investir les 200 millions d'euros qui lui ont été alloués dans 10 à 15 opérations au cours des cinq prochaines années aux côtés de PME et ETI françaises qui réalisent entre 20 millions et 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

 

 

 

Source : Agence EcoFin