Entretien du Chief Executive Officer de la Port Louis Development Initiative, Jean Claude de l'Estrac au quotidien l'express en avril 2017.
La Port Louis Development Initiative (PLDI), dont vous êtes le CEO, est lancée cet après-midi (ndr 05 avril 2017), mais on ne sait pas grand chose de cette organisation et de ses objectifs. Quel est le sens de cette initiative ?
C’est une démarche qui est tout à l’honneur du secteur privé. Il se trouve que plusieurs investisseurs, chacun de son côté, ont élaboré des projets de grande envergure à Port-Louis. Ces projets, pour la plupart, arrivent à maturation et seront exécutés au cours des cinq prochaines années. Ils vont changer durablement la face de Port-Louis, pour le meilleur, nous le pensons.
Il est apparu à ces investisseurs qu’il y a lieu de bien coordonner ces nouvelles réalisations, de chercher des complémentarités avec les projets de l’État, de la municipalité, afin d’aboutir à une planification urbaine au service des résidents de la ville et de ses visiteurs qui se comptent par dizaines de milliers chaque jour.
Comment concrètement va fonctionner la PLDI ?
La PLDI a été enregistrée comme une compagnie à but non lucratif. Elle sera dirigée par un conseil d’administration dont Gaëtan Siew sera le premier président. L’architecte a beaucoup participé à la réflexion stratégique sur ce projet, fort de son expérience internationale. Ce qui se met en place à Port-Louis existe ailleurs.
Le conseil d’administration regroupe les investisseurs bien sûr, mais aussi plus largement des opérateurs du secteur privé, des représentants de la société civile, des ONG protectrices du patrimoine ou de l’environnement, tous ceux qui ont à cœur un développement harmonieux et solidaire de la ville. Si l’expérience est concluante à Port-Louis, c’est un modèle qui pourrait être répliqué dans d’autres régions.
Comment l’État et la municipalité ont-ils accueilli cette initiative ?
Je crois que les uns et les autres ont tout de suite compris l’intérêt d’une démarche qui ajoute de la valeur à des projets disparates. Plusieurs membres du conseil ont déjà briefé les ministres directement concernés. J’ai personnellement rencontré le lord-maire qui voit bien combien la PLDI est pour la mairie un partenaire de poids, un instrument de coordination, une plateforme, un bureau de facilitation d’affaires sur Port-Louis.
Mais quels sont les moyens de la PLDI ?
Les ambitions sont grandes, les moyens sont modestes. Les dépenses courantes du consortium sont financées par quelques partenaires, j’espère qu’ils seront suffisamment nombreux. Il sera nécessaire de mobiliser d’autres financements pour des projets collectifs, car la PLDI veut également promouvoir des actions d’intérêt général, bien au-delà des projets spécifiques.