Que deviennent les Smart Cities de l'ile Maurice ?

Singapour, la « Suisse de l’Asie », modèle pour les zones urbanisées de la zone indienne du globe est un exemple d’une ville propre et sans congestion, au 4e rang des pays mondiaux les moins polluants. En 2015, le ministre des Finances Budget annonçait la venue de treize « méga projets », comprenant huit « Smart Cities » et cinq technopoles, représentant des investissements de Rs 120milliards sur une superficie total de 7 000 arpents. Ces projets allaient « révolutionner la façon de travailler, de vivre et de se distraire. » et créer des milliers d’emplois, relancer la construction et aider le pays à devenir une nation à hauts revenus.

Le Concept

Faire en sorte que l’île Maurice conserve son bon vivre local tout en rayonnant à l’international. Avec le projet «Smart Mauritius», l’île Maurice promet de relever son défi de l'aménagement de son territoire. Un grand plan directeur est d’ailleurs en voie de préparation. Les Smart Cities seront de nouvelles opportunités d’investissement à l’île Maurice afin de créer de meilleures conditions de travail dans le pays en améliorant le développement économique et la mobilité. En ce sens, le concept de Smart Cities ou encore « villes intelligentes » fait écho au développement spectaculaire à l'Ile Maurice des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Le Smart City Scheme (SCS)

Le « Work, Live and Play », promu et mis en place dans le régime dénommé le Smart City Scheme (SCS), est le concept que propose le gouvernement et le Board Of Investment (BOI) pour fournir un cadre d'avenir propice aux activités économiques ainsi que d'ouvrir la voie vers une diversification économique pour promouvoir et soutenir le développement durable respectueux de l’environnement aussi bien que les échanges internationaux et les centres financiers. De très nombreuses incitations fiscales (exemption du paiement de l’impôt sur le revenu, de la taxe sur la valeur ajoutée, sur les déclarations de douane, de la taxe sur les transferts de terres, droit d’enregistrements... favoriseront beaucoup les investissements dans ce cadre. Sous le statut du Smart City Scheme (SCS), un projet doit être développé sur une surface de 21 hectares au minimum, offrir à la population résidentielle de vivre et de travailler au même endroit, permettre le développement d'un ensemble combiné de surfaces commerciales et d'activités, de zones vertes et de loisirs, d'espaces résidentiels , d'hôtels, de commerces, d'espaces et de services publics de telle sorte que tout soit bien intégré et très fonctionnel dans un environnement écologique agréable. Le projet doit par ailleurs prévoir de réserver au moins 25 % des unités résidentielles à vendre pour les citoyens mauriciens ou membres de la diaspora.

Les projets en cours de réalisation

 A l'Ile Maurice, les 5 grandes technopoles, avec des spécificités économiques propres, vont redessiner progressivement le paysage, avec leurs « Smart Cities » associées. Médine, à l’ouest de l’île, comprend le Bambous Tekno Park où est concentrée la recherche. Au sud, la technopole aéroportuaire d’Omnicane offre des infrastructures dans le développement de la logistique et des affaires. La Smart City de la Highlands sera dédiée aux activités de e government, e procurement et e permit, entre autres.

 Lors de la présentation du Budget 2016/2017, visiblement satisfait, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, annonçait que Rs 2,6 milliards auront été investis dans la première phase de ces villes intelligentes d’ici à la fin de l’année. À ce jour, les premiers coups de pioche ont déjà été donnés sur les sites d’au moins quatre chantiers, notamment Mon-Trésor Smart City, Jin Fei, Moka Smart City et Médine Smart City. Il est estimé qu’un montant total de Rs 2,6 milliards sera investi cette année. Les promoteurs mettent actuellement en effet les bouchées doubles pour compléter plusieurs projets dans le cadre de la première phase de leur développement.

À terme, la Smart City de Moka s’étendra sur une superficie de 1 600 arpents. Ce vaste projet au centre du pays nécessitera des investissements de l’ordre de Rs 25 milliards au cours des dix prochaines années. La Moka Smart City va créer 3 500 emplois directs au sein des divers pôles d’activités. Pour l’heure, la première phase de Moka Smart City veut intégrer les zones résidentielles, les parcs de loisir et les diverses activités économiques sur plus de 450 arpents à Bagatelle, Telfair, Helvetia et Saint-Pierre et au sein de Vivéa Business Park.

Le projet se propose de créer un environnement de vie et de travail diversifié. L’économie locale de la ville reposera tant sur l’éducation et les services médicaux que sur le commerce, l’industrie et les services de loisirs et de bien-être. Pour la direction d’ENL Ltd, la ville de Moka devra profiter aux entrepreneurs et aux résidents de la localité en termes d’opportunités d’affaires et d’emploi. Le promoteur a rappelé que depuis la conception du projet de Smart City à Moka, il s’est inscrit « dans une logique de développement responsable et intégré avec l’environnement social et naturel existant ».

Cet ambitieux projet comprend la construction d’une nouvelle gare routière, l’aménagement de voies cyclables, d’un système de trams électriques et l’accent sur l’utilisation d’énergies propres. Les infrastructures routières et les aires urbaines à Telfair, qui ont nécessité un investissement de Rs 150 millions, sont déjà opérationnelles. Ce quartier est appelé à devenir le poumon économique de la Smart city.

D’ici à la fin de l’année, ENL Property aura investi Rs 135 millions dans de nouvelles infrastructures à Helvetia, dont un parc linéaire incluant une piste cyclable. Ce même quartier accueillera Les Promenades d’Helvétia, premier projet résidentiel sous le Smart City Scheme qui sera bientôt mis en chantier. Les travaux coûteront Rs 225 millions.

Outre ce projet résidentiel, le premier espace bureau de la Smart city, The Pod, a été lancé en avril à Vivéa Business Park. Ces travaux nécessiteront un investissement de Rs 240 millions. Les lieux, qui abritent de nombreux espaces de travail, accueilleront prochainement le premier projet d’immobilier de bureau de la Smart City de Moka, baptisé The Pod. Ce nouvel espace, d’une superficie de 4 000 m², sera aménagé au cœur de l’ancienne usine sucrière Mon Désert Alma, soit dans l’un des trois hangars que compte le lieu. Au total, plus d’un millier de salariés travaillent déjà dans le centre d’affaires au quotidien.

L’aménagement d’un centre de tri des déchets a démarré à Saint-Pierre. Par ailleurs, plusieurs développeurs secondaires dans l’immobilier résidentiel et de bureaux ainsi que des opérateurs dans le domaine médical et de l’éducation se sont également positionnés et de nouveaux chantiers verront le jour prochainement.

Medine property du groupe Médine développe sa Smart City à l’Ouest du pays.

Ce vaste projet s’étend sur pas moins de 800 arpents, et sera réalisé en phases au cours des trois prochaines décennies. Il comprend un projet éducatif, avec la construction d’un campus international. À terme, ce projet engloutira près de Rs 35 milliards. Des améngaments existants comme le Cascavelle Shopping Village, le Clarens Field Business Park, la West Coast International Primary School et les Student Life Residences seront intégrés dans le projet. Coté sport et loisirs, il y aura des complexes sportifs, dont une piscine olympique de 10 couloirs et aussi un centre culturel.

Conformément à l’engagement du groupe Medine, l’éducation et l’enseignement supérieur seront au cœur du développement de la Smart city. Une vision qui se matérialisera avec la construction de nouveaux bâtiments universitaires pour les partenaires du projet International Campus for Sustainable and Innovative Africa. La première étape du développement sera achevée à la fin de l’année.

Cela fait quelques années déjà que le groupe s’est lancé dans un vaste exercice visant à optimiser ses terres. Principal propriétaire terrien de cette région, il y a déjà entrepris beaucoup de projets. Parmi : le parc de loisirs Casela, le centre commercial Cascavelle, le Tamarina Golf Club, le Tamarina Boutique Hotel, le Medine Education Village et l’International Campus for Sustainable and Innovative Africa. La deuxième phase sera lancée en 2018 et verra le développement de projets résidentiels : villas, townhouses, appartements, maisons de retraite et logements à prix abordables.

Médine va en effet convertir 192 arpents de terre sous culture de la canne en un morcellement géant à Flic en-Flac. L’objectif : créer un « gated morcellement » à Flic-en-Flac, avec surveillance des entrées et des sorties à travers quatre postes de contrôle. Cette phase comprendra 469 lots résidentiels et une « place du village » incluant un développement commercial.

Les travaux de la première Smart City du pays ont débuté depuis la fin de l’année 2016 près de la zone aéroportuaire.

La première phase, à côté de l’Hôtel Holiday Inn Mauritius, comprend le Business Gateway ainsi que le Quartier Général d’Omnicane. Sont aussi prévues, une zone de Port Franc et des facilités destinées à accueillir des industries légères.

Le Business Gateway partie intégrante du Mon Trésor Smart City s’étendra sur 55 hectares, comprendra également une offre commerciale et logistique. C’est en effet à la fois un parc d’affaires, une plateforme logistique et un port franc. La proximité du Mon Trésor Business Gateway avec l’aéroport international SSR et ses infrastructures de cargo et de port franc, de même qu’avec l’hôtel d’affaires Holiday Inn en font des éléments distinctifs du positionnement du projet.

Mon Trésor Office Park – parc d’espaces bureaux – fait partie intégrante d’une telle offre orientée business, au même titre que le Parc Logistique & la Zone Port Franc et l’espace dévolu aux Salons d’Affaires.

Ces avantages, auxquels s’ajoutent des infrastructures de première qualité, font de Mon Trésor Office Park une localisation de choix pour des entreprises locales et internationales désireuses de se prévaloir des opportunités dans la fabrication et le commerce de produits d’ingénierie légère à forte valeur ajoutée et à délai de livraison critique de même qu’en termes d’activités logistiques et aéroportuaires.

Les travaux de construction vont bon train sur le site de Jin Fei, à Riche-Terre. Après plusieurs tergiversations depuis l’allocation de ces terres aux investisseurs chinois en 2008, cette zone connaît enfin un développement majeur. Résidences de luxe, hôtels, une université ou encore des centres de conférences internationaux, Jin Fei promet de sortir de terre son premier immeuble, Eden Square, en 2018. Nécessitant des investissements de Rs 1 milliard, ce sera un bâtiment « iconique » sera un prélude aux autres développements à venir.