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FINTECH : Maurice peut devenir un « hub » pour l’Afrique

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La présidente de la République et le haut-commissaire britannique estiment qu’il y a des facteurs réunis pour la réalisation de ce projet

Maurice est en mesure de se positionner comme un fournisseur de solutions technologiques innovatrices pour le secteur des services financiers (FinTech) dans la région.

C’est ce qu’ont souligné mercredi la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, et le haut-commissaire britannique à Maurice, Jonathan Drew, lors d’une conférence organisée conjointement à l’hôtel Hennessy Park, par la haute commission britannique, le Board of Investment (BoI) et la Financial Services Promotion Agency (FSPA). La principale animatrice de cette conférence, Nicole Anderson, CEO de FinTech Circle Innovate, a soutenu que Maurice a les moyens de se développer en un “FinTech hub” pour l’Afrique.

La FinTech, a d’emblée indiqué Ameenah Gurib-Fakim, est en train de « révolutionner le rythme de développement économique ». De nombreuses tâches que l’on faisait manuellement dans le passé, dit-elle, sont aujourd’hui digitalisées et les entreprises continuent de trouver de nouvelles approches pour mener à bien leurs opérations. « Le potentiel de développement de la FinTech est énorme », a soutenu la présidente de la République, qui considère qu’il y a un marché à conquérir au niveau du continent africain. Ameenah Gurib-Fakim a parlé du développement du centre financier de Maurice en des termes élogieux, mettant l’accent sur ses structures solides, la qualité des services offerts et sa réputation internationale. Le centre financier mauricien peut aussi s’appuyer sur les nombreux traités de non double imposition (DTAA) et les accords de promotion et de protection des investissements (IPPA) signés jusqu’ici. Il s’agit d’une vingtaine de DTAA et 23 IPPA avec des pays africains.

Maurice, a indiqué la présidente de la République, pointe à la première place du classement africain de l’indice de l’innovation établi par le Forum économique mondial. Elle a par ailleurs fait état de la croissance soutenue du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) et celle des services financiers, laissant entendre que pour 2017, des taux de croissance de 6,7% et 5,5% respectivement sont anticipés. Le développement des solutions technologiques au niveau du secteur des services financiers s’intensifie, a observé Ameenah Gurib-Fakim, qui place sa confiance en Maurice, étant certaine que le pays « est capable de devenir un fournisseur de services Fintech de premier plan pour la région africaine ». Mais, a-t-elle ajouté, il ne faut pas s’arrêter à la région, mais réfléchir et agir globalement. « Il faut envisager des partenariats avec des entreprises étrangères », a-t-elle déclaré tout en plaidant pour l’innovation constante.

Jonathan Drew, lui, s’est dit également convaincu que Maurice peut devenir le “FinTech hub” de l’Afrique. « Je suis sûr qu’on y créera un environnement propice au développement de ce segment d’activités. Maurice dispose d’un secteur financier qui ne cesse de se diversifier. Le pays est déjà perçu comme le 2e centre financier international basé en Afrique », a déclaré Jonathan Drew. Ce dernier a laissé entendre qu’il se réjouissait de l’intérêt affiché par des universités britanniques pour s’implanter à Maurice de même que pour collaborer avec des universités locales pour promouvoir, entre autres, l’innovation. « Nous nous préparons à développer encore plus la collaboration entre Maurice et le Royaume-Uni dans les domaines de la science, de la recherche et de la technologie », a-t-il indiqué.

La FinTech, ajoutera Jonathan Drew, « révolutionne l’industrie des services financiers et continue d’avoir une influence grandissante sur les opérateurs de ce secteur ». Selon des données disponibles, l’industrie de la FinTech en Grande-Bretagne comptait en 2015 environ 61 000 professionnels, les investissements et les revenus dans ce secteur atteignant des proportions importantes. La Grande-Bretagne, a fait ressortir le haut-commissaire britannique, est reconnue comme étant le “hub” No 1 de la FinTech au niveau mondial. Ce positionnement repose sur trois facteurs fondamentaux : 1) la qualité du système éducatif britannique, l’intérêt porté à l’innovation – le pays se retrouve à la troisième place dans le classement relatif à l’Innovation Index, étant précédé par la Suisse et la Suède; 2) la stratégie économique du gouvernement britannique avec un régime fiscal incitant à l’innovation; et 3) la demande accrue pour les produits FinTech venant non seulement des consommateurs, mais également des institutions et sociétés opérant dans la City.

Nicole Anderson, qui est aussi membre fondatrice de FinTech Circle Angel Network, le plus grand réseau d’investisseurs indépendants de la FinTech en Europe, a soutenu que l’investissement, la demande et les compétences ainsi qu’un cadre régulatoire incitatif sont des éléments clés pour un développement réussi de la FinTech. Le rôle des régulateurs est crucial, a-t-elle fait comprendre : « They can make it or break it. » Nicole Anderson a fait ressortir qu’au centre de chaque type d’activités du secteur des services financiers, il y a des « innovation clusters ». La FinTech se déploie, entre autres, dans les services bancaires, les activités liées au secteur de l’assurance, des systèmes de paiement et de la gestion d’actifs/fonds, entre autres. Les investissements globaux dans la FinTech ont fortement augmenté ces dernières années. « The market is incredibly buoyant », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il y a une « explosion » de compagnies opérant dans ce secteur. La CEO de FinTech Circle Innovate pense que Maurice jouit d’une bonne perception en tant que centre financier international et que le pays peut aspirer à jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la FinTech au niveau de la région.